D’après la correspondance de Camille Claudel et Ma sœur Camille de Paul Claudel
« Ce n’est pas ma place au milieu de tout cela, il faut me retirer de ce milieu, après quatorze ans, aujourd’hui d’une vie pareille, je réclame la liberté à grands cris. »
Camille Claudel à Paul Claudel, 3 mars 1927
Taquine, aimante et protectrice, la grande sœur est une artiste, dessinant son frère, sa sœur et sa mère. Non sans peine, Camille convainc ses parents de la laisser entreprendre une carrière artistique. Mais aussi, elle imagine de grandes choses pour son petit frère, qu’elle initie à la littérature. Le frère et la sœur, Camille et Paul, unis par une relation fusionnelle bercée de tendresse, soudés par une soif de vivre et des échanges artistiques.
Puis, une traversée de troubles, l’équilibre des destins forcé à rompre.
Le scandale, la décision d’un frère.
L’internement, l’amour d’une sœur.
Mon Petit Paul, mots qu’elle adresse inlassablement dans ses lettres à son frère depuis l’asile d’aliénés. Et le seul texte écrit par Paul Claudel, à propos de sa sœur comme point de départ de ce dialogue rythmé par la violoniste Patricia Bosshard. Ma sœur Camille, un texte elliptique, qui conclut par les paroles d’Hamlet « Le reste est silence ». Tel celui qui plane sur ces questions en suspens…quels souvenirs hantent Paul ? Y’a-t-il une réconciliation ? Un pardon ? Au fur et à mesure que Paul, interprété par Yann Pugin, écrit son récit, les souvenirs mêlés aux mots de sa correspondance avec Camille, incarnée par Céline Cesa, prennent vie sur le plateau.