Avec cette mise en scène de La Tempête, Omar Porras choisit une interprétation où se fait entendre la voix du vent, entre actualisation et universalisme, et qui, tout en rendant hommage à l’essence du théâtre, passe par un retour à l’Amérique métisse, nourrie de la philosophie des pueblos originarios (des peuples originaires).
Prospero, duc de Milan, a été détrôné par son frère Antonio, puis jeté dans une embarcation sommaire avec sa fille Miranda, alors âgée d’à peine quelques années, à la merci des éléments. Sa barque échoue sur une île. Déserte ? Pas tout à fait, puisqu’il y rencontre Caliban (un être donné comme « sauvage ») et sa mère (la sorcière Sycorax), ainsi que des esprits emprisonnés par cette dernière (dont Ariel) que délivre Prospero pour mieux les mettre à son service.
Quand commence la pièce, nous sommes douze ans plus tard. Vient de s’échouer un navire à bord duquel se trouvent Antonio, l’usurpateur, son allié Alonso, roi de Naples, et Ferdinand, le fils de ce dernier (ainsi que d’autres aristocrates ou serviteurs). Par hasard ? Rien n’est moins sûr…