Nous sommes le 14 octobre 2021. J’ai quarante-cinq ans. Une sensation diffuse mais néanmoins bien présente d’être emporté dans une routine quotidienne que l’on pourrait qualifier de satisfaisante mais de laquelle il me semble de plus en plus difficile de sortir.
Je m’éteins plutôt que de m’écorcher…
Embrumé par une société qui sait bien s’y prendre, et à laquelle je participe ; je continue mon petit bonhomme de chemin dans un paysage grisâtre ne laissant qu’une infime place à l’écart.
Sortir des rangs. Ne pas être sage. Faire ce qui n’est pas attendu. Être surpris. Aller où l’on n’avait pas prévu d’aller. Dévier. Ne pas être pétrifié par la peur de rater. Modifier les plans. Ouvrir le champ des possibles. Ne pas sans cesse se protéger soi-même par la peur d’être blessé. Sortir du tempo. Prendre le risque de suspendre le temps. Mettre fin à cette sensation de manquer quelque chose d’essentiel qui me file entre les mains sans que je puisse l’attraper. Être enfin et à nouveau ravi.
Retrouver cette sensation du ravissement, se sentir vivant – peut-être trop -, un peu en danger, car en terrain inconnu ; dans une découverte de soi et de l’autre qui s’opère sans repères trop sécurisants.
Une ballade par moment envoutante, par moment douce, par moment drôle, par moment âpre, mais toujours vivante qui je l’espère amènera le spectateur à oser être à nouveau ravi.
