À travers la mise en rapport de doubles – êtres jumeaux, temps répliqués –, elle invite à une poétique de la réciprocité entre semblables, mais aussi avec le vide, l’invisible, et la « peau de l’espace ».
La danse de Yasmine Hugonnet est faite d’une attention sensible à ce qui anime un corps – comment un geste réveille une mémoire, une torsion suscite une attirance renouvelée pour une présence. Ce qui vaut pour le rapport de la danseuse et son corps se retrouve dans sa relation aux spectateurs et spectatrices – et la chorégraphe module ainsi la concentration de celles et ceux qui regardent. Dans les échanges entre les interprètes : elle définit ainsi les mouvements en termes de réciprocité, prenant soin de lier ce qui est fait et ce que cela fait. Elle poursuit sa « pratique du devenir », une danse qui voit certaines parties du corps se maintenir dans un état tandis que d’autres sont en devenir. Pour observer ce qui varie et ce qui se répète, elle duplique les postures, les espaces et les temps, entretenant des récits doubles ou parallèles. Dans ces échos se révèlent d’infimes différences de sensations, de présences ou de désirs, révélant la richesse instable des êtres et des relations. Avec Seven Winters Yasmine Hugonnet convoque les infinies manières d’être vivant.