«Armen Godel, Du rêve à la scène, un parcours artistique singulier» – Présentation de la nouvelle publication des Éditions du Chamois Rouge
«Armen Godel, Du rêve à la scène, un parcours artistique singulier»
Entretiens avec Martin Moschell / Postface de Jean Jourdheuil
Avec onze dessins d’Isabelle Excoffier
L’idée d’un livre sur le comédien genevois Armen Godel s’inscrit dans la continuité d’un ouvrage précédemment publié par les Éditions du Chamois Rouge sur l’homme de théâtre genevois Serge Martin. Le parcours artistique du comédien Armen Godel est exceptionnel par sa durée, plus de soixante ans de vie théâtrale en Suisse romande, ce qui en fait un témoin majeur. Le plus étonnant chez cet artiste est sa polyvalence : acteur, musicien, metteur en scène, pédagogue de théâtre, il est non seulement un homme de la scène, mais également un érudit, auteur de romans et d’essais, notamment sur le théâtre japonais.
Le trait principal du parcours d’Armen Godel réside dans un enracinement prolongé dans plusieurs cultures. Il y a d’abord la culture d’origine, liée à l’Arménie par la langue de sa mère, que son père d’origine Suisse avait appris par amour. Puis vient l’apprentissage du théâtre à Genève avec François Simon, puis à Paris, dans les cours de Jacques Lecoq, la culture théâtrale d’Occident étant une synthèse, à base gréco-latine, de plusieurs cultures nationales de l’Europe principalement. Mais le plus extraordinaire dans ce processus de formation est une initiation à l’art théâtral traditionnel japonais, le théâtre Nô, dont Armen Godel est un spécialiste reconnu.
Armen Godel n’est pas devenu pour autant un acteur du théâtre Nô, mais sa pratique du théâtre occidental s’est nourrie et enrichie d’un art lointain passionnément admiré. Il s’en explique tout au long d’un entretien par écrit qui constitue la première partie de ce livre. Puis dans l’épilogue, il revient sur sa relation privilégiée avec le théâtre nô et la culture japonaise.
La deuxième partie de l’ouvrage témoigne du rôle de passeur entre Orient et Occident qu’Armen Godel assume en tant que conférencier, organisateur de spectacles et commissaire d’exposition, ou comme participant à des colloques d’érudits. La transcription d’une conférence permet de partager le gai savoir d’un passionné éclairé, à travers la question du masque dans le théâtre Nô.
La troisième partie de notre livre fait écho au travail intellectuel considérable accompli par Armen Godel en tant qu’auteur de romans, de témoignages sur le théâtre nô, et de traductions non seulement de pièces du répertoire du théâtre nô, mais également des traités de dramaturgie de Zeami et de Zen-Chiku, ouvrages qui correspondent pour l’Orient à ce que représente pour le théâtre occidental la Poétique d’Aristote. Cette vision ouverte et généreuse du théâtre universel est formulée en lien avec l’histoire du théâtre romand, la carrière d’acteur et de metteur en scène d’Armen Godel se jouant sur ce territoire principalement.
Une quatrième partie tente de décrire les faces contrastées d’une personnalité multiple : l’acteur est ses rôles (sans oublier le lecteur), le metteur en scène et le pédagogue de théâtre. Là encore, Armen Godel fait montre d’une grande originalité en déclarant que pour lui ses divers travaux, le jeu, l’écriture et la mise en scène, se conjuguent ensemble de manière non contradictoire, et s’enrichissent mutuellement de leurs différences.
La cinquième et dernière partie de notre ouvrage est consacrée au travail d’écrivain d’Armen Godel, dont l’impressionnante liste des publications té- moigne d’une attention prolongée à l’écriture, que ce soit sous la forme de romans ou d’essais.
PARUTIONS :
-Champs morphéens (La Baconière) et
-Armen Godel, du rêve à la scène, un parcours artistique singulier (Le Chamois Rouge)