Profitons de ce temps de midi pour donner la parole à deux exilés – aujourd’hui nous les nommerions « migrants», question de référentiel – qui, à cause de la distance qui les sépare de chez eux offrent un point de vue critique sur leur réalité. Pour des rai-sons de survie, ils ont été obligés de fuir leur patrie, et le seul lien qu’ils ont encore avec elle, c’est la pensée, la réflexion et les jugements qu’ils émettent à son égard.
Kalle et Ziffel sont deux exilés allemands, qui se rencontrent au buffet de la gare d’Helsinki. Ainsi donc, armés de « bières qui ne sont pas des bières et de cigares qui ne sont pas des cigares », Kalle, socialiste, et Ziffel, physicien, parlent de la nécessi-té d’avoir un passeport, de l’amour de la patrie, de Karl Marx, de la dialectique hégé-lienne ou de la Suisse, célèbre pour la liberté dont on y jouit… Une multitude de thé-matiques allant de la discussion de comptoir au traité de philosophie, qu’ils abordent avec humour et ironie.
De ces deux exilés, une distance tempo-relle nous sépare : leur discours ne convient plus toujours à notre quotidien. Mais cet écart temporel fonctionne pour nous comme leur écart géographique, il nous incite à réfléchir à leurs propos, à les comparer à ce « quotidien », et à notre « état du monde »
Dialogues d'exilés
En cours jusqu'au Jeu. 04 AvrilInformations