Théâtre / Comédie / Création
Deux couples se livrent à cœur ouvert, mais n’en pensent pas moins. Avec finesse, Zeller les confronte à la réalité du temps qui passe et à l’envie de fuir la routine.
Si à Genève, nous avons Joël Dicker, à Paris ils ont Florian Zeller. Un auteur à succès longtemps décrié et qui, depuis, a accumulé les prix. Un Interallié en littérature, un Molière au théâtre et, évidemment, une moisson de récompenses cinématographiques pour la version filmée de sa pièce Le Père (The Father).
Homme de théâtre avant tout, Zeller est connu pour sa trilogie familiale (La Mère, Le Père et Le Fils), mais aussi pour sa sagacité à s’introduire dans les interstices de l’humanité. La Vérité, Une heure de tranquillité ou L’Envers du décor peuvent en témoigner. Autant de pièces qui interrogent l’humain dans son plus simple quotidien.
Dans cette dernière, écrite à l’origine pour Daniel Auteuil, un couple en invite un autre à dîner. Il y est question d’amour et de trahisons, de vieilles amitiés et d’une nouvelle conquête. L’élément parfait pour un vaudeville à quiproquos. Si le premier duo brille par sa stabilité, le second revendique sa liberté renouvelée. Quand l’un parle de raison, l’autre vit de passion. Mais comme tout ne se raconte pas à table, beaucoup se déroule en aparté, dans la tête des personnages, mettant ainsi à nu les pensées de chacun. Un exercice périlleux, mais un classique théâtral savoureux.