« Reiten, reiten, reiten… chevaucher, chevaucher, chevaucher… le jour, la nuit, le jour… et le cœur est si las, la nostalgie si grande… »
Rainer Maria Rilke quitte à 21 ans la Prague « allemande » de sa jeunesse et, sensible et instable, poursuivi par le profond sentiment de la finitude de l’Être, il ne s’arrêtera plus. Il chevauche. Et nous chevauchons avec lui et avec le Cornette Christoph Rilke von Langenau, en quête de l’Inconnu trop connu, dans un Monde angoissant, sans vrai repère, sans vrai amour. La nuit et le jour se ressemblent. Rilke voyage inlassablement, il vit au vrai sens du terme, (er erlebt das Leben), en route vers la mort qu’il sait inéluctable, il s’emplit de visions, d’impressions, de rencontres… Et il écrit, il raconte, « car les vers ne sont pas faits, comme les gens le croient, avec des sentiments – ceux-là on ne les a que trop tôt – ils sont faits d’expériences vécues. » Comme le Cornette Christoph Rilke, Rainer Maria Rilke connait la Mort alors qu’il a à peine trouvé une forme d’apaisement, un lieu d’accueil et un amour qui l’emplira. Muzot, Merline, Balthus, Pierre, la mort est inéluctable. Rilke les perdra.
Spectacle en plein air.


