CAMILLE MERMET son pluriel des familles – Propos recueillis par Delphine Horst

C’est un récit d’apprentissage qui se voit récompensé, de vocation qui se vit, d’élan à perdre haleine, quand la jubilation devient fatigue et la belle dépense de soi, copieux contrecoup. Un jour comme celui-là, il y a quelques années, Camille ouvre un petit cahier qu’elle tient depuis l’enfance et réalise que les rencontres importantes inscrites sur la timeline* sous ses yeux sont l’essentiel de sa vie, les repères qui font sens. Elle fait alors un pacte avec elle-même. Dont le premier acte est de changer de ville. Elle choisit la Chaux-de-Fonds. Y poser le pied, battre le pavé. Lancer l’ancre, ici, là. Aux amitiés intenses volatilisées au terme d’un travail partagé, à l’itinérance des tournées, succède une humanité dont la fréquentation est réparatrice. Les cafés où l’on discute longuement avec toutes sortes de gens, à l’écoute des vies, la proximité avec les siens, la rencontre amoureuse, le projet de vie commune, la naissance des enfants. Les familles, il y en a toujours eu dans la vie de Camille Mermet, y compris au théâtre. Les familles, un horizon, voire une condition.

Rencontre matinale dans un petit bar d’hôtel, dernier jour des représentations yverdonnoises de « Denise », en tournée au Théâtre Benno Besson.

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