Cap au pire. Cap au rire
Vous aimez les clowns? Pas sûr qu’ils vous aiment en retour. De toute façon, avec Beckett, le pire est toujours certain. Ce qui souvent, au théâtre, donne le meilleur.
On en a tellement dit sur les clowns, sans jamais en résoudre l’énigme. Par exemple, leur imparable échec. L’échec réitéré du clown, comme une mise en abyme de l’existence. L’échec jusqu’à l’épuisement, on n’en sort pas. Voilà donc qu’ils s’évertuent à interpréter fidèlement le non-sens du non-récit. On est chez Beckett, le pire est un précieux ingrédient, du moins un certain pire. «En face/le pire/jusqu’à ce/qu’il fasse/rire», écrit le dramaturge irlandais. «Cap au pire» est l’un de ses derniers textes, une formidable œuvre du délitement, de l’exténuation, de la littérature à l’état d’épuisement. Le spectacle qu’en tire La Dolce Compagnie est une virée funambulesque qui s’aventure aux frontières nébuleuses du processus créatif.
Échouer encore. Échouer mieux Spectacle de clown contemporain librement inspiré de "Cap au pire" de Samuel Beckett
En cours jusqu'au Dim. 18 MaiInformations