Quel est-il cet Oiseau bleu tout droit sorti de l’imaginaire de Maeterlinck ? Comme l’Oiseau vert de Carlo Gozzi, c’est un animal merveilleux, capable de sauver, car l’Oiseau bleu est prophylactique, mais il est bien plus que cela encore : métaphorique, symbolique et métaphysique, il nous ouvre sur l’« âme du monde », Gaïa, et nous invite à l’écouter.
Dans cette adaptation, un soir de Noël dans une maison de retraite, la fée Bérylune revient visiter le maintenant très vieux Tyltyl. Elle lui demande une ultime fois de se remettre en quête de l’Oiseau bleu qui seul pourra sauver sa fille malade. La fée lui remet comme talisman un diamant capable de révéler l’âme des objets et du vivant. Grâce à ce joyau, Tyltyl pourra se rendre au pays des souvenirs, parler avec les animaux et les arbres ou se confronter aux fléaux du passé et de l’avenir. Le conte se déploie alors avec adjuvants et opposants, cages, portes et passages secrets. Cette quête de l’Oiseau bleu devient une course poursuite folle et poétique pour échapper à la mort qui poursuit Tyltyl. In fine, peu importe que cette aventure soit ou non imaginaire : cette traversée initiatique est pour nous-mêmes salvatrice, nous apprenant que « la félicité, c’est cet oiseau bleu qu’un poète chercha toute sa vie, en parcourant la terre, alors qu’il l’attendait sagement à la maison. » L’important est de continuer la quête jusqu’à son dernier souffle, et de transmettre le flambeau de la recherche de l’impossible.