Ce qui se transmet. Élisabeth a 60 ans, Lucien en a 28. Tous·tes deux sont archéologues, elle confirmée, lui en devenir. Sans se connaître, il et elle vont se retrouver à triturer la terre à la recherche du passé.
Au cœur d’un chantier de construction, les deux scientifiques ont une semaine pour sauvegarder les vestiges d’un squelette humain vieux de près de 7’000 ans. Sous la tente qui les protège des éléments, Élisabeth et Lucien se découvrent et se transmettent leurs connaissances. En creusant, il et elle remettent en question leurs propres biais, dépeignant en filigrane des problématiques croisées et une époque en pleine mutation sociale, féministe et environnementale. Incarné·es par Monica Budde et Adrien Zumthor, ces deux-là développent une relation unique, réuni·es par le vertige de la découverte. Mais que raconte sur nous la mise au jour de ce squelette, tant du point de vue des deux scientifiques qui le déterrent que de celui de nos sociétés contemporaines ?
Sur le plateau, Tamara Fischer met en scène cette double rencontre tissée par les mots de Valérie Poirier : celle de deux générations mais aussi celle de deux époques en apparence si éloignées, réunies par ces ossements à la fonction de trait d’union qui nous relie aux origines de l’humanité. Comme si les réponses à nos questions se trouvaient enterrées sous les différentes strates de matières organiques accumulées. Comme si elles étaient enfouies sous les années. Sous la peau.
Valérie Poirier a la plume du temps entre les doigts. Mots après mots, phrases après phrases, elle sculpte un texte théâtral original, fruit d’une commande toute spécifique. En véritable magicienne, elle fait apparaître deux êtres passionnés et extrêmement attachants, qui prennent ancrage sur le plateau du POCHE. Découvrez une autrice contemporaine romande et aguerrie, au talent sans frontière.
— Martine Corbat